Bonjour, et bienvenue !
Je m'appelle Maxime Dambrin, je suis acteur et scénariste. Ma passion pour le métier d'acteur a débuté très jeune, à un âge où mes souvenirs sont flous. Pourquoi cette vocation ? À vrai dire ce n'est plus très clair, mais la passion s'est renouvelée au cours des années, trouvant régulièrement de nouvelles raisons de se renforcer. Comment ça a débuté, en revanche, je m’en souviens : j'avais 8 ans, et en suivant l'exemple d'un ami de mon grand frère, j'ai demandé à ma mère de m'inscrire dans la même agence artistique que lui. Ça s'appelait Les Moins de 20 ans. Mon premier succès en casting fut une publicité pour McDonald. Cette première journée de tournage à jouer dans un décor merveilleux avec les petites voitures du Happy Meal s'est déroulée de façon idyllique et je n'ai pas vu les 11 h de shooting passer ( à l'époque on ne s'encombrait pas tellement des règles de la DASS…). Je suis reparti avec les petites voitures et beaucoup d'argent sur un compte bloqué. C’était clair, je pouvais faire ça toute ma vie, j'avais trouvé mon métier.
De 11 à 13 ans j'ai suivi ma mère en Angleterre, dans le Sussex : elle voulait que toute la famille sache parler l'anglais. J'ai continué à revenir en France passer des auditions et tourner dans des téléfilms, publicité et série TV. De cette époque, deux tournages en particulier m'ont marqué :
Papa Maman s’ront jamais grand (J-L Bertucelli) et Du Côté de chez Marcel (D. Ladoge), des téléfilms dans lesquels je jouais le premier rôle et qui furent l'occasion d'une immersion avec l'équipe de tournage, loin de ma famille. Bichonné comme tous les acteurs - en particulier les enfants - j'adorais ça.
De retour en France, j'ai décroché un rôle récurrent dans la série Faites comme chez vous sur M6. La fréquence répétée des tournages me fermait les portes d'un grand nombre d'établissements scolaires et après quelques semaines dans un lycée à 1h15 de chez moi, je me suis finalement inscrit au bac en candidat libre. Celui-ci en poche, j'étais désormais libre de faire ce que je voulais, et à 16 ans je me suis inscrit dans un conservatoire municipal d'art dramatique. C'était la première fois que je découvrais le théâtre. Soudain, un art qui me semblait facile et naturel est devenu infiniment plus compliqué. Le public, le trac, lire des grands textes, les jouer, se mettre en scène soi-même… La plus grande joie que j'en tirais était sans doute de côtoyer pour la première fois des jeunes qui partagaient ma vocation.
Pendant ces études, à la suite d’une fracture du fémur dont je me remis difficilement, le handicap léger qui m'affectait jusqu'alors est devenu plus important. Il s'est révélé être dû à une neuropathie CMT, une atteinte du nerf périphérique qui insensibilise les pieds et les mains et perturbe l'équilibre de la marche. Le plâtre dans lequel j'avais été maintenu n'avait pas favorisé l'évolution de la maladie. Cela l'avait rendu plus visible, et, coïncidence peut-être, c'est vers cette période que j'ai commencé à recevoir beaucoup moins d'audition. Qu'à cela ne tienne, le théâtre avait commencé à prendre une place suffisamment importante dans ma vie pour que j'y trouve mon compte. À 18 ans, je me suis présenté au concours du Conservatoire National avec la première scène de Richard III et je suis entré dans la promotion 2008-2011.
Les trois années au Conservatoire ont été formidables d'enseignements. Si le terme “Maître” est un peu galvaudé aujourd'hui, il m'est difficile d'en trouver un autre pour qualifier les professeurs qui m'ont enseigné là-bas : Jean Damien Barbin, Daniel Mesguich, Guillaume Gallienne. C'est au conservatoire que l'expression “art dramatique” a pris tout son sens. Baigner dans la polysémie des textes, accepter de douter, faire des choix plutôt que subir des clichés, créer un rôle en s'affranchissant de ses propres limites… Peu à peu, j'ai renoncé à l'idée d'apprendre une “méthode ultime” qui convienne à tous les théâtres, tous les auteurs et tous les metteurs en scène, pour à la place travailler dans l'invention, la joie et l'ouverture. Des leçons qui m'ont été cruciales par la suite pour trouver du plaisir dans chacun des projets auxquels j'ai participé. Ma dernière année au conservatoire j'ai aussi commencé à écrire mes propres textes, une pratique que j'ai développée en réalisant des courts métrages et qui m'a amené plus tard à écrire des scénarios pour Kwaï, Marvelous productions, Païva films…
Le premier metteur en scène qui m'engagea après l'école fut Daniel Mesguich, le directeur, dans Hamlet. Depuis, j'ai eu la chance de travailler avec d'autres grands noms du théâtre public comme Georges Lavaudant, Pauline Bureau, Laurent Laffargue… Un artiste qui a été très important pour moi, puisque nous en sommes au quatrième spectacle ensemble, est Laurent Fréchuret , que j'ai rencontré lors d'une audition pour son Richard III. Avec lui, j'ai développé une admiration pour Samuel Beckett, et l'humour incisif glissé sous l'apparence austère de ses pièces. J'ai eu depuis l'opportunité d'aller aux États-Unis jouer Waiting for Godot, et mon admiration s’est encore accrue.
J'ai retrouvé le chemin des tournages, dont celui de House of time (Jonathan Helpert) dans lequel je tiens l’affiche avec Pierre Deladonchamps et Julia Piaton. Plusieurs réalisateurs m'ont confié des rôles qu’au départ ils n'imaginaient pas incarnés par un acteur handicapé moteur.
En 2023, sous la direction de Tiphaine Raffier, nous avons créé à l'Odéon une adaptation de Philip Roth, Némésis, que je considère comme l'un des plus beaux spectacles et des plus beaux rôles qu'il m'ait été donné de jouer. La tournée vient de se terminer, j'ai hâte de connaître la prochaine aventure…